Souviens-toi, Evernote…
Il fut un temps où Evernote faisait rêver. Une appli qui te permettait de capturer n’importe quoi, n’importe où, et de le retrouver en un claquement de doigt. Tu écrivais une note sur ton PC, tu la retrouvais sur ton téléphone. Magique. C'était le cloud avant que tout le monde dise « cloud ».
Bref, c'était bien. Avant.
Puis les devs ont arrêté de rêver et ont commencé à compter. L’innovation s’est fait virer. Remplacée par une grille tarifaire.
La lente descente aux enfers
Ce qui aurait pu devenir un standard moderne de la prise de note est devenu une machine à frustres.
Petit à petit, le ver s’est glissé dans la pomme :
- Une interface vieillissante, rigide, parfois digne d’un site Web des années 2000.
- Une synchro capricieuse comme un Wi-Fi de TGV.
- Des bugs récurrents, corrigés un mois sur deux (quand il y a budget pour).
- Des lenteurs, des lenteurs, et encore des lenteurs. Même Notepad a l’air rapide à côté.
Le logiciel est devenu lent, lourd, pénible. Tu veux juste écrire une note rapide, mais tu dois d’abord passer par un checkpoint, une connexion réseau, et la bénédiction des serveurs Evernote.
Le chantage à la synchronisation
C’est là que le sketch tourne au glauque : tu veux synchroniser plus de deux appareils ?
Allez hop : 130€ par an.
Oui oui, pour avoir le droit de lire tes propres notes sur plus de deux machines. Un modèle qu’on pourrait appeler freemium, sauf qu’il a oublié le « free ».
Et ne crois pas qu’on parle d’une suite bureautique complète avec chiffrement, collaboration en temps réel, export libre, etc.
Non. Tu paies pour accéder… à une prise de notes basique.
Et encore, même l’export est volontairement compliqué. Parce que chez Evernote, on ne te vend pas juste un abonnement. On te loue ta propre mémoire.
Premium ? T’as juste le droit de pleurer en HD
Tu t’attends à quoi pour 130€/an ? Une appli rapide ? Fiable ? Moderne ?
Tu rêves.
Ce que tu as :
- Un éditeur qui met 30 secondes à charger.
- Une app mobile qui te demande de te reconnecter toutes les deux semaines, sans raison.
- Des bugs qui s’invitent comme des pubs dans un replay M6.
Et leur réponse face au naufrage ?
L’IA. Oui, Evernote joue maintenant la carte de la « note augmentée par intelligence artificielle ».
Traduction : un résumé automatique d’un texte… que tu as écrit toi-même. Parce que lire ses propres notes, c’est trop 2010.
Un cercueil bien décoré
Evernote n’évolue plus. Il change de peau, c’est tout.
Des mises à jour cosmétiques. Un design qui tente de paraître moderne. Des couleurs plus flashy. Une interface "simplifiée" (comprendre : amputée).
Mais sous le capot, c’est toujours le même moteur, encrassé, à l’agonie.
- L’app est lourde même sur un ordi costaud.
- Le cloud est centralisé, non chiffré, potentiellement fouineur.
- Tes données ? Prisonnières.
- Le support ? Un ticket et une prière.
Tu veux partir ? Bon courage. L’export est lent, bridé, peu lisible. Evernote, c’est comme une secte molle : on y entre facilement, on en sort rarement sans cicatrices.
Pourquoi il est temps de débrancher
Parce qu’on mérite mieux. Parce que la prise de notes n’a pas besoin d’être une souffrance sponsorisée.
Parce que l’innovation, ce n’est pas coller une IA au-dessus d’un code vieux de dix ans.
Evernote est devenu une caricature de la tech corporate :
Un service qui coûte cher, en fait peu, et vend du rêve à base de buzzwords.
Ce qu’ils vendent aujourd’hui, c’est de la nostalgie. L’illusion d’un outil autrefois génial, maintenu en survie artificielle par une équipe qui semble elle-même avoir renoncé.
Conclusion : fermez, débranchez, oubliez
Tu veux faire du ménage numérique ? Commence par là.
- Supprime l’appli.
- Export ce que tu peux.
- Oublie qu’Evernote a existé.
C’est un logiciel qui a brillé dans une autre époque. Aujourd’hui, il n’a plus rien à dire. Et chaque jour passé à l’utiliser est un jour de trop.
On ne demande pas une mise à jour.
On veut le bouton rouge. Le vrai. Celui du fin de partie.
Evernote, c’est fini. Reste plus qu’à éteindre la lumière.
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